Waudrez (Belgique)

 

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L’histoire -   Les fouilles - Les publications
Le musée gallo-romain - Le Centre d’interprétation de la chaussée romaine

 

  L'histoire

     Le village de Waudrez est aujourd'hui rattaché administrativement à l'entité communale de Binche.

Situé en province de Hainaut, il fait partie de l'arrondissement de Thuin. De ce bourg rural dépendent les hameaux de Bruille, Tout-Vent, La Commune, Champ-Perdu, Mont-de-la-Justice et Waudriselle. D'une superficie globale de 894 hectares avant la fusion de communes de 1976, ce village borde un large tronçon de l'antique chaussée romaine "Bavay - Tongres - Cologne"

     Dans l'Antiquité, ce territoire était englobé dans la province de Gaule Belgique, puis de Gaule Belgique seconde. Il appartenait à la Cité des Nerviens, dont le chef-lieu, Bavay, était distant d'un peu moins de 30 kilomètres. L'agglomération moderne, dont le centre ne se superpose pas aux ruines antiques, s'étend le long de la Bruille, qui délimite à l'Ouest le petit plateau de la Ville de Binche. Le centre de l'occupation romaine doit être, quant à lui, placé aux alentours du point de confluence de la Samme et de la Bruille, les deux ruisseaux qui donnent conjointement naissance à la Princesse, affluent de la Haine et de l'Escaut.

     Le lien de parenté historique existant entre Waudrez et l'antique agglomération de Vodgoriacum fut très tôt décelé et demeure incontesté.
Ce toponyme antique nous est parvenu par l'entremise de deux itinéraires romains : la Table de Peutinger et l'Itinéraire d'Antonin.

La Table de Peutinger, ancêtre de la carte routière, mentionne pour nos régions une route reliant deux chefs-lieux importants : Bavay et Cologne. Sur cette dernière, le premier vicus mentionné en partant de Bavay ([BAGA CONER]) est [VOGO DORGIACO], situé à XII leugae (soit environ 28,2 km) de la capitale nervienne. Mais le nom cité ne paraît pas fiable. Nous avons sans doute ici une transcription fautive du copiste de Colmar (comme pour Bavay, qu'il faut lire BAGACO NER(viorum)).

L'itinéraire d'Antonin, réalisé sous le règne de Caracalla (188-217) et complété sous Dioclétien (284-313), plus scrupuleux en ce qui concerne les toponymes, fait état de l'existence d'un vicus appelé « VODGORIACUM »parmi les relais impériaux. Malheureusement, son auteur mélange
distances en milliers de pas et en lieues gauloises, et replace donc l'agglomération à 12 M.P. (soit 17,8 km) de Bavay.
L'analyse contradictoire des deux documents permit néanmoins de replacer Vodgoriacum à Waudrez dès le XVIIlème siècle.
 

                     
peuting (214K)
La Table de Peutinger (extrait)

 

     Du point de vue du peuplement régional, une première vague importante d'expansion humaine toucha le Hainaut avec la révolution néolithique.
Le territoire de Waudrez semble avoir été lui-même concerné par ce mouvement, comme en attestent une hache de silex trouvée en 1977 ou
d'autres découvertes plus anciennes.
Durant l'âge du bronze puis du fer, de nouvelles populations s'installèrent dans ces contrées, apportant au passage les techniques
métallurgiques. Parmi ces dernières peuvent être mentionnées les tribus belges et plus particulièrement les Nerviens qui prirent le site de
Bavay pour place forte. Une origine celtique hypothétique du nom Vodgoriacum impliquerait qu'un village se soit développé dès cette époque
à cet endroit. Mais aucune trace matérielle n'en a été découverte.

     Certains historiens locaux ont tenté de démontrer l'importance de Waudrez dans la Guerre des Gaules menée par César de 58 à 51
avant notre ère. Suivant les cas, ils en ont fait le lieu de rassemblement des Nerviens avant la bataille du Sabis, en 57 avant notre ère, ou encore
le lieu où Quintus Tullius Cicero, frère du grand orateur et légat de César, aurait établi son camp et s'y serait fait assiéger par les Belges en 52
avant notre ère. Ici non plus, hélas, aucune découverte n'est venue étayer ces glorieuses prétentions villageoises.

     Après la conquête de nos régions par Rome, Bavay demeura chef-lieu de la Civitas Nerviorum, entité territoriale et administrative de la
province de Gallia Belgica. Sept voies partant de Bavay furent aménagées sous le règne d'Auguste ou de Tibère, afin d'améliorer les
communications et donc la sécurité dans ces territoires extrêmes de l'Empire.          

Une série de localités, déjà existantes ou crées ex nihilo connurent alors une croissance rapide, comme villages-étapes ou relais.
Parmi ceux-ci figure Vodgoriacum.

nervien (124K)
La cité des Nerviens

     Etiré tout en longueur, ce site antique a livré en son cœur près du passage de la Princesse par la chaussée antique, plusieurs tessons de céramique sigillée d'époque augustéenne, ainsi que des fragments de vases Kurkurn de tradition indigène. D'autre part, quelques vestiges d'une nécropole de la première moitié du ler siècle de notre ère furent découverts en 1911, à proximité du site. Ceci démontre que dès le premier tiers du ler siècle de notre ère, un vicus, de taille réduite sans doute, prit forme.                                          

Les multiples découvertes archéologiques, qu'elles soient monétaires, céramiques ou autres, semblent indiquer que l'agglomération connut un vaste développement à partir de la deuxième moitié du premier siècle de notre ère, pour atteindre son acmé entre les règnes de Trajan (98-117) et de Septime Sévère (193-211).                                                       

Outre l'abondance des objets d'importation, témoigne de ceci une découverte exceptionnelle. A Péronnes-lez-Binche, soit à peine plus d'un kilomètre du site, un milliaire (I.L.B. n°136), sorte de borne kilométrique antique, fut trouvé, entier, le 25 juin l979. Conservé au Musée de Mariemont, il porte l'inscription suivante :

 

L'inscription du milliaire de Péronnes-lez-Binche

 

     Enrichi par le commerce, l'agriculture ou l'exploitation de la fameuse forêt charbonnière, le vicus de Vodgoriacum semble avoir subi les contrecoups directs et indirects des invasions germaniques des IIème et IIIème siècles. En effet, le nombre de monnaies retrouvées à l'effigie des empereurs du IIIème siècle est nettement inférieur à celui du siècle précédent.
Le site connaît en tout cas une vague de destruction vers 255-260 de notre ère, sous les règnes de Valérien ler et Gallien, et est, sans doute, alors largement abandonné. La réorganisation administrative des provinces par Dioclétien, à la fin du IIIème siècle, qui fit passer le vicus dans la Provincia Belgica Secunda, et l'Edit du Maximum, qui visait à fixer les prix et les salaires, et donc à endiguer l'inflation galopante, ne changèrent sans doute pas grand chose à la vie de l'agglomération.

     La réaffectation de la voie vers une vocation essentiellement militaire, avec construction de nombreux fortins de défense, eut certainement
une incidence importante pour les habitants de Vodgoriacum. Un site militaire fut-il érigé à Waudrez ? Aucun vestige ne confirme actuellement cette hypothèse. Mais la chose n'est en soi pas impossible. Les forts militaires les plus proches sont ceux de Givry à l'Ouest, et de Morlanwelz à l'Est.

La chute de Cologne, prise par les Francs en 355, donna certainement le coup de grâce au vicus. La plus récente des monnaies découvertes remonte d'ailleurs à l'empereur Constant qui régna en 347-348 de notre ère. En 388 une incursion de Francs venus de Germanie franchit le Rhin et ravagea nos régions, tuant et pillant au passage. Enfin, en 406 de notre ère, le pouvoir romain abandonnait très officiellement toutes prérogatives sur nos territoires aux Francs.

Qu'advint-il de l'ancien vicus de Vodgoriacum ? Nul ne peut le dire. Il semble en tout cas acquis que le centre de l'habitat s'était déjà déplacé sur les rives de la Bruille, un peu en amont. Le nom s'est lentement transformé en Walderiego, qui donnera Waudrez.

     Le territoire de l'ancien vicus connut au cours des temps bien des régimes politiques. Après la période de l'Austrasie franque, il fit partie de l'empire carolingien, puis de la Lotharingie. A l'époque féodale, il fut le centre administratif de l'alleu de Binche sous l'autorité des Comtes de Hainaut. En 1433, avec le rattachement du Hainaut au Duché de Bourgogne, il passe sous contrôle bourguignon. Puis vint le temps des dominations espagnoles et autrichiennes. A l'époque de la révolution française et sous le régime napoléonien, Waudrez fut enfin inclus au département de Jemappes.                              

Ainsi a survécu le nom de l'antique vicus de Vodgoriacum...

 

  Les fouilles

     Le site de l'antique agglomération fait l'objet de recherches archéologiques sporadiques dès 1838, en raison de nombreuses découvertes fortuites lors de labours. Mais aucune fouille préalable n'est menée avant la seconde moitié du XXème siècle.

     En 1952, en effet, le Service National des Fouilles entreprend les premiers travaux archéologiques scientifiques. Poursuivis en avril 1953 par Maurice LEFORT, pour la Section de la Belgique ancienne des Musées Royaux d’Art et d’Histoire de Bruxelles, dans une prairie à quelques 1500 m au Sud du vicus, ceux-ci recoupent un mur de bâtiment romain, solidement construit, et situé au Sud de la route Binche-Mons.

     En 1957, Dominique de GENNARO, de Mons, archéologue amateur passionné de préhistoire et d’archéologie, s’intéresse à quelques trouvailles de surface réalisées par Paul MAURY de Waudrez sur sa «terre à légumes»  située au Nord-Ouest de la chaussée. Lors de ses recherches, essentiellement limitées à cette zone, il dresse quelques vagues coupes stratigraphiques ainsi que quelques notes situant approximativement les sondages réalisés.

Il met notamment au jour « une petite cave, située à l'angle d'une habitation, mesurant 2,30 m sur 1,40 m et d'une profondeur totale de 1,10 m dont 70 cm à parois verticales et à fond bien plat ». Il baptise celle-ci «Fosse Gallien», du nom de l'empereur à l'effigie duquel il y a découvert deux monnaies.

Après son décès en 1975, son épouse confie une partie de ses collections au Musée de Mariemont. Hélas, les quelques notes très imprécises et le matériel découvert incomplet rendent difficile la réalisation d’une publication.

En 1976, grâce à l’intervention de Philippe DEKEGEL, Président fondateur du Cercle Archéologique de Waudrez, et de son ami Louis LAURENT, membre de la Société de Recherches Préhistoriques en Hainaut, une partie plus importante de découvertes, le cahier de notes de Dominique de GENNARO ainsi que le matériel confié à Mariemont sont enfin regroupés et confiés au Cercle Archéologique de Waudrez.

Les découvertes réalisées par Dominique de GENNARO seront publiées en 1983 par Philippe DEKEGEL et Claire MASSART, archéologue, avec le concours de la Fédération des Archéologues de Wallonie.
(«Trouvailles anciennes provenant du vicus de Waudrez » -collection de GENNARO-
Waudrez - 1983) 

Passionné par la période romaine, Philippe DEKEGEL entreprend alors un véritable collationnement de toutes les informations et traces de découvertes réalisées à Waudrez autour de la chaussée romaine.

De 1976 à 1978, sa détermination à regrouper les trouvailles, à récolter le moindre indice, son travail de prospection de surface et de prospection aérienne permettent enfin de localiser de manière précise l’emplacement de l’antique Vodgoriacum.

En 1978, les tranchées effectuées par le Centre de Recherches Archéologiques Nationales de l’Université de Louvain n’ont rencontré aucune structure en dehors de la route antique.

De 1978 à 1993, le Cercle Archéologique de Waudrez (CAW) entreprit, chaque année,  une campagne de recherches archéologiques sous la responsabilité scientifique de Philippe DEKEGEL. Plusieurs bâtiments ainsi qu’un puits romain exceptionnel sont mis à jour. Cahiers de fouilles, coupes stratigraphiques, relevés topographiques, inventaires précis du matériel découvert, mise en valeur des collections apportent enfin au site de Vodgoriacum toute la valeur qu’il mérite.

En 1989, le site de Vodgoriacum fait enfin l’objet d’un classement.

De fin 1999 à fin 2010, Pierre CAPERS, licencié en Histoire, Histoire de l’Art et Archéologie, membre de l'ASBL Statio Romana, succède à Philippe Dekegel dans sa fonction de responsable scientifique de l'association.

En collaboration avec d'autres scientifiques, il réalise la publication des fouilles de la nécropole et du puits romain qui avaient été effectuées par la STATIO ROMANA.

     D’un point de vue pratique, le site classé de Vodgoriacum est désormais divisé en sept zones - ou secteurs de fouilles - bien distinctes.

Nous présentons la synthèse des recherches modernes qui suit en respectant cette division plutôt que d'une manière strictement chronologique.

 

Notons au passage qu'aucune fouille n'est visible actuellement.


Plan du site et zones de fouilles

 

Zone A :

Située au Nord de la chaussée Brunehault, cette zone est délimitée à l'Ouest par la route Binche - Mons (N.90) et le chemin de Péronnes et à l'Est par l'ancien chemin du Tordoir.

Consacrée aux terres de culture, il s'agit certainement de l'une des parties les plus importantes du vicus, comme en attestent les résultats des découvertes fortuites ainsi que les divers sondages.


Le puits

Lors de la réalisation d'une fouille, durant l'été 1983, une découverte majeure est réalisée dans cette partie du vicus. Située à 77 m de la chaussée moderne, la fouille, sous la conduite scientifique de Philippe DEKEGEL, établira qu’il s’agit  d'un puits de plus de l2 mètres de profondeur.

Construit en pierres de grès locales taillées et appareillées avec soin sans mortier de sable ou de chaux, ce dernier fut réalisé durant le premier tiers du Ier siècle. Son comblement rapide à l'aide de tas de terre, de poutres calcinées et grosses pierres, est pour partie de caractère rituel et devrait être replacée vers le 3ème quart du IIIème siècle. L'analyse des différents niveaux de remplissage et du matériel archéologique très abondant qu'il contient permet en effet de dresser une chronologie relativement précise de son utilisation et de son abandon.
De nombreux squelettes d'animaux furent également mis au jour dans ce puits.       Le fonds du puits, situé à 13 m sous le sol antique, ne fut atteint qu'en 1985. L'hypothèse de la présence d'un grand complexe de bâtiments ceinturant cette structure, implanté perpendiculairement à la chaussée romaine, ne paraît pas à exclure.

(« Vie Archéologique »  - puits et nécropole de Vodgoriacum, 3 études- Bulletin de la Fédération des Archéologues de Wallonie - n°60 - 2003)

 

Zone B :

Sise au Nord de la chaussée, cette zone est délimitée à l'Ouest par l'ancien chemin du Tordoir et à l'Est par la rue de la Princesse. Elle encadre donc les deux rives de la rivière qui porte le même nom.

En 1978, un projet de dérivation du cours de la rivière et de ses deux affluents, la Samme et la Bruille, en vue de leur canalisation conduisit les pas du Cercle Archéologique de Waudrez dans ce nouveau secteur du vicus et plus particulièrement sur la rive droite de la Princesse.

Les archéologues du CAW dégagèrent un petit bâtiment quadrangulaire, de 5 mètres de côtés.

En 1984, la Ville de Binche entreprend enfin les travaux de canalisation prévus. La réalisation des travaux lourds ne touche heureusement aucune structure archéologique si ce n'est un tronçon de la chaussée antique.

 

Zone C :

Située à l'Est du vicus, cette zone encadre de part et d'autre la chaussée Brunehault et englobe le Mont-de-la-Justice. Elle est limitée à l'Ouest par la rue de la Princesse. Son relief particulier et la présence de nombreuses bâtisses et propriétés privées, parmi lesquelles le Château Desenfan et son parc boisé, ont empêché toute recherche dans cette zone.

Toutefois, en 1978, le CRAN effectua un rapide sondage sur les pentes du Mont-de-la-Justice. Le désir des archéologues était de retrouver le point de passage de l'antique chaussée Brunehault. Ce sondage n'a révélé aucune structure construite.

 

Zone D :

Placée au Sud de la chaussée Brunehault, la Bruille constitue sa limite occidentale. Cette zone s'étend vers l'Est jusqu'à la rue de la Princesse, franchissant au passage le cours de la Samme. Au sud, elle est bordée par la N.90 Binche-Mons.

 


Bâtiment avec bain sur hypocauste

En 1979, les recherches du Cercle Archéologique de Waudrez se portèrent sur cette nouvelle partie du vicus. Là aussi, c'est le futur réaménagement du cours des rivières qui poussa les archéologues dans leurs investigations.

Ainsi, sous la responsabilité scientifique de Philippe DEKEGEL, un vaste complexe de bâtiments y fut découvert. A la surprise générale, apparurent rapidement de vastes installations balnéaires avec lambeau de radier d'hypocauste. A l'extérieur des installations, une trace rougie révélait encore l'emplacement de l'entrée du praefurnium.

En 1980, un petit bassin absidial fut mis au jour. Plusieurs murs qui s'enchevêtrent prouvent les nombreux réaménagements de ces bâtisses. Trois niveaux de construction semblent se surimposer. Des surfaces de circulation extérieures, faites d'empierrements, sont aussi exhumées : il pourrait s'agir de chemins. Mais la fouille de ce quartier est abandonnée fin l982, au profit d'autres secteurs.

 


Cave avec soupirail

En 1986, la fouille de la parcelle 204b, appelée « zone des bains», reprend enfin.   De nouvelles fouilles permettent le dégagement du prolongement des murs découverts en 1981. La découverte la plus marquante de cette année est celle d'un soupirail d'une cave, desservie par un escalier. Au fond de la cave fut retrouvé un vaisselier aux vases de cuisine emboutis. Couvert d'une tuile, il était composé de 5 vases de format différent. Dans le coin Nord de la cave, où l'on peut remarquer une assise de réglage en tuiles, une enseigne de fer fut retrouvée au côté de tuiles.

 

Dès 1990, la suppression des banquettes permit d'avoir une vue d'ensemble des bâtiments. S'étendant au Nord, la fouille mit au jour d'anciennes structures comblées de grosses pierres. Une paroi de terre crue ou de torchis fut découverte dans un sol en place. En outre, une fosse à charbon de bois apparut sous un sol empierré. De forme parfaitement circulaire, elle ne put être que partiellement vidée. Cette dernière livra de nombreux tessons de céramique grise et de scories de fer. Passablement altérés par les intempéries, les structures furent finalement rebouchées en 1994, deux ans après l'arrêt du chantier.

 

Zone E :

Cette zone de forme triangulaire est comprise entre la chaussée Brunehault au Nord, la Bruille à l'Est et la route Binche-Mons (N.90) au Sud-Ouest. Elle inclut le rond-point de Vodgoriacum.

Exception faite des maisons et des hangars commerciaux construits en bordure de la N.90, elle est exclusivement composée de prairies. Elle n'a fait à ce jour l'objet d'aucune fouille moderne par le CAW, mais des vestiges y ont été découverts.

Profitons néanmoins de l'occasion pour mentionner les fouilles menées en 1995 par les Services Archéologiques de la Région wallonne dans le cadre du réaménagement du rond-point en question par le Ministère de l'Equipement et des Transports. Plusieurs états différents de la chaussée furent découverts de même que quelques tombes à incinération, un four de potier et quelques édicules de forme quadrangulaire, aux murs maçonnés.

 

Zone F :

Longeant la chaussée Brunehault, dont elle occupe le flanc méridional, cette zone s'étend jusqu'aux limites de la commune d'Estinnes à l'Ouest. Sa limite orientale est constituée par le rond-point de Vodgoriacum.

Aucune fouille récente n'a été pratiquée dans cette partie du site, mais la présence de vestiges d'époque romaine y est connue. Cette zone paraît être extérieure à l'agglomération antique.

 

Zone G :

Faisant face à la zone F, cette dernière zone, qui borde la chaussée sur son côté septentrional, s'étend des limites de la commune d'Estinnes à l'Ouest jusqu'au rond-point de Vodgoriacum et à la route Mons-Binche (N.90) à l'Est.


Tombe à incinération

Cette zone semble être extérieure à l'agglomération antique, comme le laisse supposer la présence de tombes. C'est dans cette partie du territoire de Waudrez qu'ont été découverts, en 1984, les vestiges d'une antique nécropole.

Lors de la construction d'une villa, le CAW, sous la responsabilité scientifique de Philippe DEKEGEL,  y pratiqua le rapide sauvetage de huit tombes.

Situées sous le niveau de culture, ces tombes étaient très bien conservées. Elles comportaient chacunes plusieurs vases, dont une urne dans laquelle étaient déposés les ossements brûlés. Les urnes avaient été couvertes par des récipients divers, afin d'en protéger le contenu. Chaque tombe était placée dans une fosse quadrangulaire creusée à même le sol. Les parois étaient parfois délimitées par des tuiles. Les pièces de monnaies, les fibules et certaines céramiques feraient replacer ces sépultures dans la seconde moitié du IIème siècle.

En 1994, lors de la construction d'une villa sur un terrain voisin, les Services archéologiques de la Région wallonne procédèrent également à la fouille d'une série de tombes.

 (« Vie Archéologique »  - puits et nécropole de Vodgoriacum, 3 études- Bulletin de la Fédération des Archéologues de Wallonie - n°60 - 2003)

 

  Les publications

 

GOOVAERTS, Rvd Père S. ; « Un village inconnu…Waudrez, l'ancien Vodgoriacum des Romains », Binche, 1933.

Cet ouvrage de 342 pages retrace l'histoire de Waudrez depuis la conquête césarienne jusqu'après la première guerre mondiale. Il comporte également un large opuscule relatif à la seigneurie de Bruille et à ses occupants, du Moyen Age au début du XXème siècle. Prix : 20,00 € 

 

MASSART, Cl. et DEKEGEL, Ph. ; « Trouvailles anciennes provenant du vicus de Waudrez (collection de Gennaro) », Waudrez, 1983.

Cette étude de 44 pages (+ 19 planches d'illustrations) porte sur le matériel archéologique découvert par Dominique de Gennaro lors de ses recherches sur le site antique du vicus, et plus particulièrement d'une cave à parois en bois, qu'il avait baptisée "fosse Gallien". L'ensemble du matériel archéologique conservé fut confié après son décès au Musée gallo-romain de Waudrez.
Prix : 8,75 €

 

STATIO ROMANA, ASBL, « 25 années d'activités », Waudrez, 1994.

Cette brochure, catalogue d'une exposition temporaire, retrace en une vingtaine de pages l'histoire et l’évolution de l’association, de sa création en 1969 jusque 1994, ainsi que les activités et fouilles archéologiques menées par l'ASBL. Prix : 2,50 €

 

STATIO ROMANA, ASBL, « La chaussée romaine », Waudrez, 1995.

Ce catalogue broché de 34 pages présente brièvement les chaussées romaines, en expliquant leur construction, leur raison d'être ou en décrivant leurs abords. Il constitue un guide détaillé pour la préparation d'une visite du Centre d'interprétation de la chaussée romaine. Prix : 7,50 €

 

« Vie Archéologique», Bulletin de la FA.W., n° 60, 2003.

Ce volume de 152 pages est entièrement consacré aux résultats de trois études sur une partie du matériel découvert lors des fouilles archéologiques de 1983 à 1985 sur le site de Vodgoriacum : le puits et une partie de la nécropole. Prix : 17,00 €

 

CAPERS, P. et CLAEYS, C. « La Citoyenneté en Belgique romaine », Waudrez, 2006.

Ce catalogue de l’exposition temporaire comprend 18 pages. Il explicite la notion de citoyenneté romaine, son origine, son évolution dans nos régions et à Rome ainsi que des droits qui s’y rapportent. Prix : 5,00 €

 

CAPERS, P. et CLAEYS, C. « La Mode à Rome », Waudrez, 2007.

Ce catalogue de l’exposition temporaire comprend  33 pages. Il est consacré à l’évolution de l’habillement civil masculin et féminin, de la parure, de la coiffure, … dans le monde romain du Ier siècle avant J.-C. au IVème siècle après J.-C. Prix : 6,00 €

Remarque : En cas d'envoi postal, les frais de port sont à la charge du destinataire.

 

P. et C. CAPERS-CLAEYS. « Mosaïques d’un Empire », Waudrez, 2009.

Ce catalogue de l’exposition temporaire comprend 41 pages. Il présente notamment les techniques de mise en œuvre, les divers thèmes et décors, etc… et l’évolution de l’art de la mosaïque dans l’Empire Romain. Prix : 6,00 €

 

CAPERS, P. et DEKEGEL, Ph. ; « Vodgoriacum, le vicus gallo-romain de Waudrez » (Guide du site, du musée et du centre d'interprétation de la chaussée romaine), Waudrez, 2010.

Ce guide de 56 pages est illustré par de nombreuses photographies. Il présente brièvement l'histoire du site gallo-romain de Vodgoriacum, de son identification par les modernes et des fouilles qui y ont été menées. La deuxième partie est consacrée aux collections visibles au Musée gallo-romain. Enfin, un chapitre retrace les différents aspects des chaussées romaines, qui sont abordés dans le Centre d'interprétation qui leur est consacré.

Ce guide, actuellement épuisé, est en cours de révision.

 

P. et C. CAPERS-CLAEYS. « Les animaux domestiques dans le monde romain », Waudrez, 2010.

Construite sur base des textes latin, des découvertes iconographiques, romaines et des vestiges archéologiques (à Waudrez - Vodgoriacum - notamment), cette exposition retrace les rapports que les hommes ont entretenus avec les animaux domestiques ou familiers dans l'Antiquité romaine.


« Deux intailles découvertes sur le site de Vodgoriacum (Waudrez) » de Pierre-Benoît GERARD, Waudrez, 2014.

Lors de la fouille d’une cave d’habitation, de 1985 à 1988, sur le site gallo-romain de Vodgoriacum, deux intailles en cornaline ont été découvertes.
Elles sont complètement intactes et ne présentent aucun éclat. Les bagues, dans lesquelles elles étaient enchâssées, n’ont pas été retrouvées.
Ces intailles sont exposées au Musée Gallo-Romain de Waudrez.
Cette monographie est une étude approfondie et détaillée de ces deux intailles.


Prix : 10 €

 

 

Le musée gallo-romain

 

HISTORIQUE DU musee gallo-romain

     Un des objectifs de l’ASBL STATIO ROMANA (ex Cercle Archéologique de Waudrez), qui gère le Musée Gallo-Romain, consiste en la mise en valeur de notre patrimoine archéologique régional : le vicus gallo-romain de Vodgoriacum.

Les activités de l’association ne sont pas seulement destinées à prendre connaissance de notre patrimoine mais aussi à tout mettre en œuvre pour le protéger et à sensibiliser le public.

     Ainsi, afin d’assurer une mise en valeur sérieuse du patrimoine, un petit musée provisoire, situé rue de Clerfayt à Waudrez, était inauguré, dès mai 1980, par Philippe DEKEGEL, le Conservateur.

Ce premier musée présentait les quelques découvertes réalisées par feu Dominique de GENNARO, ainsi que le premières découvertes de l’association qui pratiquait la fouille systématique du vicus depuis 1978. 

Rue de Clerfayt à Waudrez

 

       En 1980, Léon DURANT fait donation à l’association de sa fermette du XIXème siècle – composée de plusieurs bâtiments dans un état de délabrement assez avancé – mais idéalement situé en plein cœur du vicus de Vodgoriacum.

Progressivement et très lentement (en fonction des moyens financiers et de l’importance des travaux à réaliser), l’ASBL entreprend la restauration d’une première partie des bâtiments.

 

14, Chaussée Romaine à Waudrez

 

       C’est en 1987, le 9 mai, qu’a lieu l’ouverture officielle du Musée Gallo-Romain, idéalement installé au cœur même du vicus de Vodgoriacum, le long de la chaussée romaine menant de Bavay à Cologne.

Les nombreuses découvertes du site sont ainsi exposées dans une première salle de Musée.

 

 

9 mai 1987 : Inauguration du Musée

 

     En 1990, suite au décès de son généreux donateur, l’ASBL STATIO ROMANA devient propriétaire de l’entièreté des bâtiments.

Dès lors, aidée de ses Membres et de bénévoles, elle entreprend progressivement l’extension et le nouvel aménagement du Musée.

Le Musée est conçu aussi bien pour l’accueil de groupes scolaires ou divers que de particuliers. Il est installé de plain-pied, notamment pour faciliter l’accès aux handicapés et aux personnes âgées.

De 2002 à 2010, Pierre CAPERS assure le poste de conservateur du musée.

En 2010, Philippe DEKEGEL redevient le conservateur du musée gallo-romain de Waudrez.

 

 

Le Musée – vue d’ensemble -

 

     Aujourd’hui, le visiteur commence sa visite par la salle d’accueil et de présentation du site, suivie par les deux salles de Musée et l’exposition temporaire.

La visite se poursuit par le Centre d’Interprétation de la Chaussée Romaine qui présente une exposition permanente consacrée essentiellement à « La Chaussée Romaine ».

     Lors des visites guidées, le visiteur peut également découvrir le laboratoire de céramologie, installé au premier étage.

Il peut aussi assister, dans la salle de projection, à un reportage audio-visuel de quarante minutes qui présente le vicus, les fouilles anciennes aujourd’hui rebouchées, les découvertes réalisées et les activités de l’association.

 

Visite guidée

 

 VISITE DU musee gallo-romain

     Situé au cœur même de l'antique agglomération, le Musée tente de faire mieux connaître la civilisation romaine dans l'antique province de la Gallia Belgica et plus particulièrement dans la cité des Nerviens.

L'ensemble des objets présentés, hormis le matériel néolithique du site minier de Spiennes, ont été exhumés du site de Vodgoriacum.

De multiples aspects de la vie quotidienne sont abordés au travers de vitrines thématiques exposant objets, dessins, explications, … le Musée se voulant didactique.

Fragment de dolium Four de bronzier Tour de potier

    Une première vitrine retrace l'historique des recherches à Vodgoriacum ; d’autres exposent les vestiges matériels caractéristiques de la vie quotidienne dans nos régions, du début du Ier siècle de notre ère jusqu'aux années 260 de notre ère.

Céramiques de luxe ou d'usage courant, fruits d'importations lointaines ou de productions régionales, constituent bien sûr la base des collections.                    

Mais il est également possible d'y voir les traces de faune domestique et sauvage, des petits objets usuels de la vie courante ou encore les antiques matériaux de construction.

     Parmi les pièces céramiques remarquables, nous mentionnerons pour mémoire un alphabet latin gravé sur céramique, plusieurs gobelets métallescents à dépressions, plusieurs assiettes en rouge pompéien, une belle collection de céramique sigillée, plusieurs vases en terra nigra, une importante batterie de cuisine en commune sombre, un seau de Bavay ou encore un jeton gravé imitant une monnaie.

Céramique sigillée

 

     Une partie de toiture romaine ainsi qu’une tombe à incinération ont été reconstituées à l’intérieur du Musée.  

 

Toiture romaine Tombe T8

     On pourra également y découvrir deux très belles intailles en cornaline ou encore plusieurs poignées de coffrets en bronze, ainsi que de multiples fibules, des plus frustes aux plus ornementées, etc…

Sans oublier, last but not least, le KIK, petit personnage gravé sur un moellon calcaire qui vous salue du haut de ses ...presque 2000 ans !

 

 

« KIK »

 

 

  Le Centre d’Interprétation de la Chaussée Romaine

 

BOULOGNE-BAVAY-TONGEREN-KÖLN 

     « Le Centre d’Interprétation » est un milieu privilégié, un milieu thématisé, un milieu d’animation intégré, où sont rassemblés en système plusieurs moyens d’interprétation permettant et favorisant la communication directe individu-patrimoine et la participation collective à la conservation et à la mise en valeur de ce milieu et de l’environnement en général. 

     La Chaussée Romaine, celle que nous croisons depuis notre plus tendre enfance, méritait bien qu’un jour on lui accorde la meilleure attention dans le contexte d’un « Centre d’Interprétation ».

Son histoire, c’est celle de nos villes et nos villages qui la côtoient, c’est l’histoire d’une région, c’est l’histoire d’un pays.

Responsable du premier grand défrichement privilégiant et organisant le « déplacement », elle reste à la base des grands échanges commerciaux, l’embryon de l’essor économique aujourd’hui possible grâce à nos nombreux moyens de communication. 

     Une première exposition présente, en fait, la « table des matières » des grands thèmes qui seront développés, plus largement, dans le Centre d’Interprétation de la Chaussée Romaine.

Un catalogue complète l’exposition.

Contact : voir : www.viaromana.org

 

 

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